Écrit par : Équipe SANAKIDO
Comment se débarrasser du diabète.
Le saviez-vous ?
90 % des cas de diabète de type 2 pourraient être évités, car le mode de vie est l’une des principales causes de cette maladie.
Le processus menant au diabète commence des décennies avant qu’il puisse être diagnostiqué.
Au moment du diagnostic de diabète ou de prédiabète, les personnes ont malheureusement souvent déjà des complications invisibles du diabète. Exemples?
Plus de 11 000 000 Canadiens ont un diagnostic de diabète et environ deux fois plus de personnes auraient un diabète ou un prédiabète non diagnostiqué. En toute vraisemblance, plus d’une personne sur trois née après l’an 2000 sera atteinte de diabète.
Quelle est l’évolution du diabète si on ne fait rien ?
Il faut savoir que si vous avez un diagnostic de prédiabète (ou d’intolérance au glucose) et que vous ne changez pas vos habitudes de vies, vous avez pratiquement 100 % de risque de devenir diabétique dans les cinq années à venir.
À long terme, le diabète est responsable de :
- 40 % des infarctus
- 30 % des AVC
- 50 % des insuffisances rénales nécessitant une dialyse
- 70 % des amputations (non traumatiques) des pieds et des jambes
À l’échelle mondiale, le diabète cause un décès toutes les huit secondes et il est une cause majeure de cécité. En fait, le diabète raccourcit l’espérance de vie de 5 à 15 ans, mais ce qui est le plus important, c’est qu’il réduit de façon significative la qualité de vie.
Mais la bonne nouvelle est que :
La majorité des adultes atteints de diabète de type 2 pourraient éliminer totalement et durablement leur diabète en faisant des changements appropriés dans leur mode de vie. En réalité, cela serait possible pour près des 2/3 des cas. Et plus on agit rapidement, plus on a de chance que cela fonctionne !
Il faut savoir que, contrairement à la croyance populaire, ce ne sont pas tant les glucides (les sucres) qui sont à l’origine de la maladie ! Ce qui cause le diabète est en réalité l’excès total de calories (incluant les glucides), surtout celles provenant des aliments d’origine animale. En effet, les aliments d’origine animale sont généralement riches en gras, et le surplus de gras ont tendance à s’accumuler principalement au niveau du foie et des muscles. Ce gras infiltré empêche l’insuline de fonctionner normalement, et ce processus (résistance à l’insuline) est à la base même du développement du diabète. Pour contrecarrer cette résistance à l’insuline, le pancréas, qui produit l’insuline, compense en produisant encore plus d’insuline, afin de maintenir la glycémie (taux de sucre dans le sang) à un niveau normal. Grâce à ce mécanisme, la glycémie reste normale pendant un certain temps. Par contre, ce niveau élevé d’insuline en circulation dans l’organisme entraîne plusieurs conséquences néfastes pour la santé. Avec le temps, la résistance à l’insuline augmente encore, et graduellement le pancréas s’épuise à produire de l’insuline, et c’est à ce moment que la glycémie commence à augmenter. C’est lorsque la glycémie augmente dans le sang qu’il est alors possible de diagnostiquer le diabète avec une prise de sang. Si le processus continue pendant trop longtemps, les cellules du pancréas qui produisent l’insuline meurent graduellement (un phénomène appelé l’apoptose) et il devient de plus en plus difficile d’éliminer le diabète. C’est pourquoi il est urgent d’agir le plus rapidement possible pour inverser le processus, afin de pouvoir se débarrasser pour de bon du diabète.
Diabétique un jour, diabétique toujours : FAUX
On a longtemps cru qu’on ne pouvait pas inverser le processus, mais les études scientifiques prouvent maintenant que c’est tout à fait possible de se débarrasser du diabète. Si on agit assez rapidement, avec un changement des habitudes de vie à un niveau thérapeutique, on peut effectivement espérer éliminer son diabète. Pour y arriver, il faut agir sur plusieurs fronts en même temps, notamment l’alimentation, l’exercice, la gestion du stress et le sommeil.
Côté alimentation, adopter un régime à base de végétaux peu ou non transformés (incluant des fruits, des légumes, des graines, des noix, des légumineuses et des grains entiers) tout en évitant le plus possible les produits d’origine animale et les aliments transformés réduit significativement les risques de diabète. D’ailleurs, les personnes qui ont une alimentation principalement à base de végétaux ont 62 % moins de risques de développer cette maladie.
Chez les diabétiques, une diète incluant principalement des aliments d’origine végétale peu transformés réduit la résistance à l’insuline, diminue la glycémie et l’hémoglobine glyquée (HbA1c), en plus de diminuer la tension artérielle et le taux de triglycérides dans le sang et de réduire la prise de médicaments. Un apport élevé en fibres (50 g par jour) est très important pour le contrôle de la glycémie, et les légumineuses sont une source importante de fibres dans l’alimentation. Une étude scientifique a mis en évidence qu’après 26 jours de diète d’origine végétale peu transformée, 80 % des diabétiques ont pu arrêter les traitements d’insuline par injection, 90 % ont été en mesure d’arrêter la prise de leurs pilules et la plupart ont maintenu l’absence de médicaments, et ce, même deux ans après l’intervention.
L’exercice, en combinaison avec l’alimentation, est aussi un facteur important. Idéalement, on vise le double des recommandations habituelles minimales, ce qui donne environ 300 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée ou plus avec deux ou trois séances de musculation par semaine. L’activité physique après les repas a pour effet de maximiser l’utilisation du sucre, et la musculation permet de restaurer la sensibilité à l’insuline. L’effet de l’exercice sur le diabète est indépendant de la perte de poids, ce qui veut dire que, même si la personne ne perd pas de poids, il y aura un effet bénéfique sur son diabète. En plus, l’exercice physique réduit le risque de mortalité cardiovasculaire liée au diabète et ralentit la progression du diabète.
La qualité du sommeil est aussi un aspect important. En effet, un manque de sommeil ou un sommeil de mauvaise qualité augmente les risques non seulement d’avoir un excès de poids, mais aussi de développer un diabète. C’est un facteur de risque comparable à l’inactivité physique quant au développement du diabète. Inversement, un bon sommeil améliore la sensibilité à l’insuline. Pour chaque 30 minutes de déficit de sommeil pendant une semaine, le risque d’obésité augmente. Sur un an, l’augmentation des risques d’obésité est de l’ordre de 18 % et ceux de résistance à l’insuline de 41 %.
Enfin, la gestion du stress a aussi un rôle non négligeable dans le développement et le contrôle du diabète. Les études ont démontré qu’une bonne gestion du stress améliore légèrement le contrôle de la glycémie, diminue la tension artérielle, mais surtout aide à améliorer les autres volets comme le sommeil, l’alimentation et l’exercice. C’est donc la synergie entre l’alimentation, l’exercice, le sommeil et la gestion du stress qui permet d’avoir des résultats impressionnants.
Attention aux programmes basés sur la diète « kéto » pour éliminer le diabète
Plusieurs cliniques proposent des programmes basés sur les diètes cétogènes pour éliminer le diabète. Cette façon de faire peut être tentante, mais elle est surtout risquée et dangereuse à moyen et long termes. Ce qui est trompeur, c’est qu’avec cette méthode, on peut arriver à améliorer rapidement et de façon significative les chiffres de la glycémie et de l’hémoglobine glyquée (HbA1c), puisque ce régime alimentaire contient très peu de glucides (sucres). Par contre, ce type d’alimentation augmente la résistance à l’insuline, donc en réalité, cela empire le diabète en rendant les patients carrément intolérants à toutes les sources de glucides. De plus, cette diète riche en protéines animales et en gras saturés provoque une inflammation systémique et accélère le développement des maladies cardiovasculaires. On a même observé une augmentation de la mortalité de l’ordre de 32 % avec ce type de régime qui, en plus, ne peut pas être maintenu à long terme. Cette augmentation de mortalité est principalement due aux maladies cardiovasculaires et aux cancers.
Par contre, plusieurs programmes basés sur le Lifestyle Medicine (médecine par le mode de vie) permettent d’inverser le processus de développement du diabète tout en procurant une solution durable à long terme. Ils sont bénéfiques pour prévenir les maladies cardiovasculaires, la haute pression (hypertension artérielle), les dyslipidémies (cholestérol), l’obésité, les démences comme la maladie d’Alzheimer et plusieurs types de cancer.
Mise en garde importante
Cette approche par le Lifestyle Medicine est si efficace que si vous prenez de l’insuline ou des médicaments pour le diabète, vous devez impérativement avoir un suivi professionnel serré AVANT d’entreprendre des changements significatifs dans votre mode de vie (alimentation, exercice, etc.). En effet, il faut souvent ajuster très rapidement les médicaments (souvent même avant de faire les changements) pour éviter les risques d’hypoglycémie.
Publié le 28 février 2022